Découvrez les quartiers disparus de Châlons




Le quartier de la rue Saint Dominique et le théatre Barbat.


  Voici une vue aérienne de cette zone qui est ici entourée de rose.

Vous y reconnaissez à droite le GHV, la mairie et la place Foch. Au niveau du trait rose en bas,
la rue de Marne et en haut à gauche l'ENSAM.



Vous constatez, tout comme pour le quartier de la place Monseigneur Tissier, que dans cette zone, hormis les maisons qui bordent la rue de Marne, tout le reste est fait de constructions récentes et donc beaucoup moins anciennes que la situation en plein centre ville pourrait le laisser penser.

Ce quartier était bien différent par le passé. En voici le plan dessiné par Barbat à la fin du XIXème siècle.



Vous pouvez constater que le centre ville de l'époque comportait de nombreuses petites rues qui n'existent plus.

La rue qui remonte de la place de l'Hôtel de ville jusqu'au Nau et forme un virage sur la gauche du chiffre 15 sur ce plan était la rue Chamorin. Vers son milieu, au niveau du chiffre 15 était la place et la rue de la Comédie (anciennement rue des Bouticles) qui menait au quai Barbat. Ce nom vient du théatre Barabt qui se trouvait le long du quai du même nom.

La fine ruelle étroite parallèle à la rue de la comédie était sans doute la plus pittoresque et la plus remarquable rue de Châlons. Il s'agissait de la rue de la petite poissonnerie. Cette rue était trés ancienne, étroite et pavée archaïquement de galets et de silex, elle était bordée de maisons à pans de bois datant du XVème siècle et avait un véritable style moyenâgeux.

La rue parallèle encore au dessus était la rue des viviers dans laqelle se trouvaient, en 1761, les messageries royales.
Elle se situe dans le prolongement du pont des viviers qui enjambe le Mau pour aller vers le Palais de justice ou le lycée Pierre Bayen.
De nombreux pêcheurs du quartiers amarraient autrefois leurs barques au niveau de ce pont. C'est pourquoi ce quartier comporte autant de noms en lien avec l'eau (viviers, mariniers, poissonnerie...)

La rue Saint Dominique, parallèle à la rue de Marne, existe toujours, mais elle a aussi beaucoup changé et le quartier situé entre cette rue et la rue de Marne n'a plus rien à voir avec son apparence au siècle dernier.

Voici désormais une superposition des rues telles qu'elles étaient sur le plan de Barbat avec la vue satellite actuelle.




Voyez sur ces vues aériennes comme cette zone était à l'origine constituée de maisons anciennes serées.
Sur la première vue aérienne, vous pouvez voir en face de Notre-Dame, le quartier où se trouve le théatre Barbat, la rue de la petite poissonnerie que l'on devine à peine tellement elle est étroite, et la rue des viviers.
Les deux autres images sont des cartes postales des années 50, l'une vue depuis le côté de Notre-Dame, et l'autre dans le sens inverse depuis la cathédrale.


   

Voici des vues plus anciennes prise depuis l'église Notre-Dame. On voit au premier plan sur la première, la zone actuelle du GHV, avec à l'époque, le trés réputé "café des oiseaux". Sur la seconde, la vue est cette fois orientée vers le Nord et le côté du théatre Barbat apparait à gauche. Au milieu, traversant le Mau, c'est le pont des viviers.


 

Voici maintenant quelques images de ces rues en commençant par celle de la petite poissonnerie.

   

Le théatre Barbat, la rue et le pont des viviers.


     

    

La rue Saint Dominique et le quai des arts.

  


Comme vous pouvez le constater, ces maisons existaient encore à l'époque de ces photos dont certaines datent des années 60 début 70.

Il ne s'agit donc pas, comme c'était le cas du quartier de la place Tissier et de la rue Léon Bourgeois, de conséquences de démolitions liées à la guerre.



Alors qu'est-il arrivé à ce quartier?


Deux étapes se sont succédées pour aboutir à la situation actuelle.


Dans un premier temps c'est la partie située au Nord de l'hôtel de ville qui a disparu, celle dans laquelle se trouvaient les ruelles pittoresques et le théatre Barbat.


Il s'agit tout simplement de décisions prisent par la municipalité de l'époque qui, en 1971, face à l'explosion de la population châlonnaise et au manque de dynamisme du centre ville a décidé de détruire toute cette zone située entre le Mau et le Nau. Seules quelques maisons anciennes subsistent (les maisons qui bordent le Nord de la place Foch et les maisons juste au bord du Nau en face de l'office de Tourisme).

Voici quelques images des destructions.


   


Il est vrai que ce quartier était alors en assez mauvais état et plutôt que de le restaurer afin de conserver un charme et un intérêt touristique au centre ville, il a été décidé de le raser pour le remplacer par des immeubles destinés à augmenter la population et à construire des zones commerciales (le CHV) qui devaient, selon les espérances de cette municipalité, relancer le dynamisme du centre ville.
La suite nous a démontré le contraire...

Ces destructions trés contestées ont alors fait couler beaucoup d'encre

Cabu, le célèbre dessinateur et caricaturiste châlonnais a publié un ouvrage réalisé avec Jean-Marie Boëglin en 1977 et intitulé "Ouvrez le massacre" sur ce qu'il considérait comme le massacre de sa ville natale.

De même, le journal national Le Monde du 9 décembre 1970 a publié cet article édifiant à ce sujet:
 


La réponse de la municipalité a été publiée dans un second article du même journal le 30 décembre 1970.
Il est impressionnaont de voir à quelle point les prévisions pouvaient être fausses...
La population châlonnaise était alors estimée à 150 000 personnes à la fin du XXème siècle! 



Une seule maison a survécu à ce désastre grâce à l'intervention de l'association des amis du vieux Châlons,
la maison Clémangis qui date d'environ 1470. Elle était située rue Clémangis, entre la rue de Marne et la rue Saint Dominique, et a été entièrement démontée en 1971 pour être reconstruite, pièce par pièce en 1981. Cette superbe maison à pans de bois se situe donc désormais dans la petite rue piétonne Nicolas Durand qui relie le quai Barbat et la rue du Lycée.
Voici cette maison aujourd'hui:

   


Dans un deuxième temps c'est le quartier situé entre la rue de Marne et la rue Saint Dominique qui a disparu.


Il s'agit en partie de la conséquence d'un incendie qui a détruit une partie des maisons bordant la rue Saint Dominique en 1966.

En conséquence, cette rue a été reconstruite différement pour devenir le quartier que nous connaissons actuellement.

La maison de la petite juiverie, du nom de la rue dans laquelle elle se situait (entre la rue Saint Dominique et la rue de Marne), a été démontée en 1981 pour être reconstruite en 1983 au quai des arts, là encore grâce à l'intervention des amis du vieux Châlons. Il s'agit d'une trés belle construction du XVIème siècle à pans de bois qui abrite, depuis 1984, l'office du tourisme de Châlons.




N'ayant que peu d'informations et de documents sur cet incendie et sur la renovation de ce quartier, je fais appelle à votre mémoire ou à vos photographies si vous en avez pour venir compléter cette partie du site.




 



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