Histoire du Chemin de fer à Châlons sur Marne
Le chemin de fer s'est développé en France, de son apparition en 1827 jusqu'en 1914 où il atteint son apogée à la veille du premier conflit mondial.
A Châlons, les premiers rails et le premier bâtiment provisoire pour voyageurs furent installés en 1849, dans le cadre de la création d'une ligne de chemins de fer destinée à relier Paris à Strasbourg, ce qui fut fait dès 1852.
Le premier train d'essai est arrivé à Châlons le 3 novembre 1849, le service régulier de voyageurs entre Paris et Châlons a débuté le 10 novembre 1849. Ce trajet durait alors 5h30 et le chef de gare de Châlons se nommait Arthur MARTIN!
L'importance de Châlons sur Marne du point de vue ferroviaire se développa ensuite, amenant la ville à avoir, au début du XXème siècle des installations importantes avec notamment, deux gares, la gare de l'Est et la gare d'Orléans ainsi que de nombreuses installations destinées aux voyageurs, aux marchandises et aux militaires.
En parallèle, Châlons bénéficie également d'installations ferroviaires en voie étroite, c'est à dire dont l'écartement des rails est plus petit que celui des voies dites normales (1435mm) que l'on peut rencontrer pour les trains habituels.
Concernant l'aspect civil, ces installations concernent le CBR, Chemin de fer de la Banlieue de Reims et le tramway, pour lesquels l'écartement des rails est de un mètre.
La gare de l'Est
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Construit à l'emplacement actuel de la gare de Châlons en Champagne, un bâtiment provisoire pour voyageurs a tout d'abord été aménagé lors de la mise en service de la ligne en 1849. Il s'agissait alors d'une gare terminus jusqu'à ce que la voie ne désserve Vitry le François l'année suivante puis Strasbourg en 1852.
C'est en 1857 qu'un bâtiment en dur fut construit, toujours à l'emplacement actuel, afin de répondre à un besoin croissant.
C'est ce bâtiment qui est visible sur les images ci-dessous présentant la gare au début du XXème siècle.
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Les premiers changements de cette gare de l'Est, tel qu'elle était au début du XXème siècle, sont intervenus en 1962 avec l'électrification de la voie et la disparition de la grande verrière qui recouvrait les voies.
En même temps, le projet fut lancé de construire une nouvelle gare avec un bâtiment plus moderne. Celui-ci, que nous connaissons toujours actuellement, a été inauguré en 1971.
La gare d'Orléans
Connaissiez vous l'origine du nom de la tour d'Orléans située dans le quartier rive gauche?
Il provient tout simplement du nom de l'ancienne gare qui se situait à cet emplacement et qui a désormais été remplacée par cet ensemble d'immeubles.
Voici un plan des voies situées au sud de la rue Jean Jaurès. Au centre se trouvait un dépot de locomotives situé à l'emplacement actuel de la zone de stockage de voitures visible sur votre droite lorsque vous descendez de la pénétrante.
La gare d'Orléans se situait quant à elle en bas à gauche sur le plan, on y voit l'emplacement d'un quai militaire le long des voies. Ce quai est toujours visible sur place, les pierres alignées qui forment un léger virage le long des immeubles de ce quartier (côté avenue de Paris) en sont les bordures.
Cette gare, gérée en 1870 par la compagnie des chemins de fer d'Orléans à Châlons comportait un bâtiment à voyageurs, une gare à marchandises avec halle et des installations militaires consistant en un grand quai d'embarquement pour l'infanterie et un quai d'embarquement pour chevaux et matériel de guerre.
La rue actuellement située en bas de la tour d'Orléans rappelle également le passé militaire de cette gare.
Il s'agit de la rue du 372ème RALVF, ce qui signifie Régiment d'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée.
Vous trouverez parmi les images ci-dessous une vue d'un ancien wagon canon appartenant au 372ème RALVF. Cette vue se situe environ à l'emplacement actuel de la fameuse rue.
Elle fut également appellée "gare des blessés" car elle s'est transformée durant la première guerre mondiale en HOE (Hôpital d'Origine d'Etape, ou Hôpital d'Origine d'Evacuation suivant les définitions).
Les blessés y arrivaient alors par train pour être soignés dans la mesure du possible.
Les dégats causés durant la seconde guerre mondiale aux deux gares ainsi qu'au dépôt et au triage SNCF entrainèrent de nombreuses modifications du réseau ferré chalonnais et la gare d'Orléans ne fut pas conservée.
Sur l'image ci-dessus, vous pouvez voir le CBR franchissant le pont des Mariniers. Il s'agit de ce petit train à vapeur qui reliait Châlons à Ambonnay et qui tient son nom de la compagnie de chemin de fer qui en était propriétaire, la compagnie des Chemins de fer de la Banlieue de Reims (CBR).
Ce train desservait de nombreux villages: Châlons, Saint-Martin sur le Pré, Recy, Juvigny, Vraux, Aigny, Condé sur Marne et Ambonnay.
A Châlons, l'une de ses gares se situait près du canal, juste avant l'hémicycle et se nommait "Châlons-Port", vous en trouverez les images en dessous de ce texte.
Le CBR entrait dans Châlons par le Nord, il passait par la Faubourg Saint Antoine, tournait sur le pont des mariniers puis longeait le cimetière de l'Ouest avant d'arriver à sa gare "Châlons-Port". La voie poursuivait ensuite son chemin sur le pont de Marne puis tournait par le chemin des grèves (la route qui mène actuellement à la déchetterie) pour atteindre son autre gare, la station de la gare de l'est qui déservait alors la gare SNCF actuelle.
A cet endroit se trouvait à la fois une gare du CBR, mais également plusieurs voies qui formaient un atelier et une remise pour ce train. (cf plan ci-dessous)
Aujourd'hui, il s'agit de l'emplacement du parc de la DDE. Vous pouvez encore voir cette gare du CBR sur la photo ci-dessous qui date des années 90. Il s'agit du batiment avec une petite fenêtre ronde visible en bas à gauche de la photo. En haut à droite de l'image on devine la gare actuelle.
La voie était encore visible il y a peu dans le chemin de grèves avant que la route ne soit refaite, comme vous pouvez le voir sur l'image ci-dessous.
Les tramways, qui se créent depuis quelques années dans de nombreuses villes de France, se veulent moderne. Pourtant qui se souvient qu'il n'y a pas si longtemps de nombreuses villes, même de dimension moyenne, en étaient dotées?
C'était notamment le cas de Châlons, où un service de transport de voyageurs par tramways électriques a été mis en service dès 1897!
Le réseau des tramways ne comportait que deux lignes crées en 1896 et 6 tramways y circulaient.
L'une allait de l'avenue de Paris (devant l'entrée de la Comète) jusqu'au bout de la rue Léon Bourgeois (un peu après la prison), tandis que l'autre reliait la gare de l'Est à la place Saint Jean (juste avant la grande rue de Saint Memmie). Ces deux lignes se retrouvaient place du Maréchal Foch où il était possible de passer de l'une à l'autre.
Un dépôt où étaient stockés ces tramways et une usine électrique qui alimentait le réseau se situait Boulevard Léon Blum, à l'emplacement actuel de la crèche Louise Michel, c'est à dire à l'époque, juste derrière la gare Châlons Port du CBR. L'écartement des rails du tramway et du CBR étant le même (1 mètre), une partie des voies empruntées par le tramway et le CBR était commune. Il s'agit du tronçon qui partait de l'hémicycle jusqu'après le pont de Marne.
Vous retrouverez sur le plan ci-dessous le tracé de ces lignes en rouge et l'emplacement du dépôt et de l'usine électrique en jaune.
En 1919, les tramways châlonnais prirent une couleur jaune qui leur valu le sobriquet de "péril jaune".
Ce moyen de transport a été en service jusqu'en 1938 où il fut remplacé par un service de bus avec 4 lignes.
Voici quelques images du tramway dans la ville:
En revenant de la gare |
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Avenue de Paris |
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La voie sur le pont de Marne,
partie commune au tramway et au CBR |
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L'usine électrique et le dépôt des tramways |
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Devant l'Hôtel Dieu
en haut de la rue de Marne |
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Place Tissier,
à l'entrée de la rue Léon Bourgeois |
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La voie rue Léon Bourgeois |
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La voie rue Pasteur |
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Place des Ursulines |
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Rue du Général Compère |
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