L'évolution géographique de Fagnières depuis 1800:
La ville de Fagnières, située à l'Ouest de Châlons, comptait environ 300 habitants au début du XXème siècle.
Toutefois, Fagnières avait par le passé été plus peuplé et surtout occupait une zone qui dépend aujourd'hui de Châlons.
En effet, jusqu'au 19ème siècle, il existait le Grand-Fagnières, à l'emplacement actuel de la partie ancienne de la ville,
c'est à dire autour de l'église et le long de la rue du Général Leclerc actuelle,
mais aussi "Le Petit-Fagnières" qui dépendait de Fagnières et correspond à la rive gauche actuelle.
Il s'agit donc de toute la partie comprenant aujourd'hui la gare, la rue Jean Jaurès, l'avenue de Paris...
L'annexion par Châlons du Petit-Fagnières s'est faite en plusieurs étapes tout au long du 19ème siècle.
Fagnières, globalement hostile à cette annexion s'y est résolu au fil de ces étapes successives.
Tout à commencé en 1802 avec l'annexion de quelques foyers situés avenue de Paris.
Un autre échange de terrains a eu lieu entre Châlons et Fagnières en 1825.
Puis c'est en 1847 qu'intervient la première vraie annexion.
Elle comporte alors toute la zone nécessaire à la construction de la gare de l'Est ainsi qu'une partie du quartier Madagascar
et de l'Isle aux Bois, soit une zone de 92 hectares.
La construction du chemin de fer au niveau national avait été votée en 1842 et la gare de Châlons
ne pouvait pas être construite en centre-ville, c'est donc son emplacement actuel qui a été retenu
mais il se trouvait alors sur le territoire du Petit-Fagnières, si bien que Châlons a demandé l'annexion de cette zone.
En 1875, Châlons fait une demande d'annexion de l'ensemble du Petit-Fagnières.
Cette demande est rejetée mais la partie comprenant la rue Jean Jaurès, et le quartier d'Orléans est donnée
afin de permettre la construction de la gare d'Orléans aujourd'hui disparue.
Enfin, c'est en 1887 que l'annexion de l'ensemble du Petit-Fagnières a réellement lieu.
Elle a été l'objet de vifs débats dès la demande renouvelée d'annexion de Châlons en 1882,
les habitants du Petit-Fagnières refusant fermement et les conseillers municipaux s'y opposant de toutes leurs forces.
Malgré tout, l'appui des industriels du quartier (brasseries), attirés par les avantages financiers que leur promettait Châlons
usèrent de leur influence pour faire pencher la balance en faisant pression sur leurs ouvriers
si bien que l'annexion eu lieu en 1887.
Depuis cette date, le "Petit-Fagnières" est devenu la rive-gauche de Châlons.
Voici un plan de 1887, sur lequel vous pouvez voir entouré de jaune, la zone correspondant à cette dernière annexion.
Toute la zone de l'ancien "Petit-Fagnières" a toujours eu une situation particulière.
Historiquement rattachée à Fagnières, ses habitants en étaient pourtant différents.
La population du Grand-Fagnières était essentiellement agricole, tandis que celle du Petit-Fagnières était principalement ouvrière.
Ensuite rattachée à Châlons, une différence se faisait toujours sentir.
La bourgeoisie châlonnaise installée rive-droite craignait pour sa sécurité lorsqu'elle devait se rendre rive-gauche, si bien que ces déplacements se limitaient pour beaucoup à se rendre en gare.
Cette étrange situation a conduit à faire de ce quartier un lieu à part et qui ne laisse pas indifférent,
avec ses détracteurs mais ausi avec ses amoureux.
Les images du Grand Fagnières au début du XXème siècle: